Réunie en Conseil municipal le 9 décembre, la majorité municipale de Montreuil, emmenée par son maire, Patrice Bessac, a décidé d'être la 10e ville de France à adhérer au Pacte de Milan afin d'agir localement pour un système alimentaire urbain pour tous, plus durable, soucieux de prévenir le gaspillage et de diminuer la quantité de déchets. Ce système alimentaire doit permettre la production et l'approvisionnement d'aliments sains, de qualité, bio, sans pesticide, abordables et équitables, produits localement, diversifiés et riches en nutriments qui préservent la biodiversité et atténuent les effets du changement climatique tout en s'y adaptant.
Pour montrer leur détermination à agir immédiatement, les élus de Montreuil ont décidé de soutenir la création d'outils de production pouvant participer à la mise en place de dispositifs de produits agricoles et alimentaires de qualité, de proximité et en circuits courts.
Ils ont ainsi accordé une subvention de 5 000 euros à l'association Coopération pour une ambition agricole rurale et métropolitaine d'avenir (CARMA) qui vise à reprendre possession de 680 hectares de terre agricoles situés sur le triangle de Gonesse où le gouvernement avait envisagé, avant d'y renoncer, de construire, en artificialisant les sols, le mégacentre commercial EuropaCity. Ces terres rendues à leur vocation agricole permettront de développer de l'agriculture maraîchère bio, un centre de formation à l'agro-écologie et un lieu de première transformation de la production ainsi qu'une plate-forme de compost.
Pour Mireille Alphonse, adjointe au Maire, déléguée à la transition et à la démocratie alimentaire, en charge du projet de cantine publique, « En soutenant ce projet, Montreuil ambitionne de soutenir une nouvelle agriculture de proximité de qualité, située à moins de 20 km et de contractualiser avec les producteurs une filière courte de distribution répondant aux nombreux besoins alimentaires notamment ceux des personnes les plus vulnérables, touchées par la crise sanitaire et sociale qui a provoqué, pendant la période des confinements, des tensions sur l'approvisionnement en fruits et légumes. »
Durant ces périodes, en facilitant une mobilisation collective de la municipalité et de ses partenaires associatifs et financiers, Montreuil a mis en œuvre de nouvelles aides sociales autour du « bien manger », y compris pour les plus démunis (Label Gamelle, Les Cuistots Migrateurs, La Fontaine du Bel'Air, Baluchon) et a étendu l'aide alimentaire qu'elle apporte aux plus précaires en permettant l'accès de 3 950 ménages à des colis ou chèques alimentaires ainsi qu'à du portage de repas.
Adhérer au Pacte de Milan, c'est participer concrètement au mouvement mondial des villes qui s'engagent à créer des systèmes alimentaires sains, justes, économiquement durables ; c'est lutter contre l'insécurité alimentaire urbaine et les maladies liées à la malbouffe (obésité, diabète, etc.) et c'est enrayer l'émission de gaz à effet de serre des systèmes alimentaires qui contribuent pour 30 % des GES.
Pour Montreuil cette forte ambition passe par l'émergence d'une démocratie alimentaire permettant de fédérer et de structurer les initiatives publiques, associatives et citoyennes qui aboutiraient à l'élaboration du Projet Alimentaire de Territoire. C'est pourquoi, au cours de ce Conseil municipal un vœu a été adopté pour mobiliser Montreuil aux côtés de la plate-forme militante « Pour une autre Politique Agricole Commune » dont le but est de réorienter les aides à l'agriculture européenne vers un soutien à la production locale et à des réseaux de distribution en circuit-court, la sécurisation des revenus agricoles, la qualité de l'alimentation, l'attention aux questions de bien-être animal et de santé publique. Le projet CARMA y contribue pleinement.
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