Dépollution du site EIF
Le site EIF, d’une superficie de 9 453 m²,a abrité à partir de 1870 des activités de nettoyage à sec et de traitement de peaux jusqu’en 1970 utilisant dans son processus de production la benzine jusqu’en 1941. Elle est par la suite remplacée par d’autres produits de dégraissage comme les solvants chlorés (perchloroéthylène). En 1972 la société EIF reprend le site pour des activités de récupération de tissus sans utilisation de produits chimiques.
En 2012 l’Établissement foncier d’Île-de-France (EPFif) achète le bien. De nombreuses investigations environnementales sont menées sur le site. Elles concluent à une pollution des sols, eaux souterraines et gaz du sol en solvants chlorés (Tétrachloroéthylène, Trichloréthylène…) et BTEXN (Benzène) et métaux (Cr, Cd, Pb, Zn, Cu).
En 2020, après l’abandon d’un premier projet de reconversion du site tel qu'il avait été envisagé par UrbanEra dans le cadre de la première édition de l'appel à projets Inventons la Métropole du Grand Paris l’EPFif, en accord avec la Ville, prend la décision de procéder à la dépollution du site afin de faciliter sa reconversion.
De 2014 à 2019 le site a été suivi par la Préfecture. Il a fait l’objet d’une surveillance des différents milieux (air ambiant, gaz du sol, eaux souterraines et eaux du robinet). Ses abords ont également été observés et ont fait l’objet d’un suivi jusqu’en novembre 2021.
Des études complémentaires ont été réalisées, d’une part, afin de vérifier que le site ne présentait pas de risque pour les habitations riveraines, d’autre part afin de définir la méthode de dépollution qui sera mise en œuvre.
En 2020 la solution retenue est un traitement in-situ par extraction multi-phase et venting avec maintien des bâtiments existants.
Pendant toute la période de dépollution, le site et ses alentours font l’objet d’un suivi environnemental et sanitaire continu : air ambiant, gaz du sol et eaux souterraines. Le suivi sur site est piloté par l’EPFif, tandis que la Ville de Montreuil s’est engagée à assurer un suivi environnemental (gaz du sol et eaux souterraines) et sanitaire (air ambiant dans une dizaine de logement ou site d’intérêt) hors site. Pour ces suivis la Ville est accompagnée par l’Institut Écocitoyen pour la connaissance des pollutions de Fos-sur-Mer qui assure une mission de tiers de confiance jusqu’à la fin du chantier de dépollution.
Interface neutre il assure le partage d’information entre les différents acteurs, riverains, maîtrise d’ouvrage, ville, bureau d’étude.
Des réunions régulières ouvertes à tous les riverains et animées par l’IECP sont organisées pour expliquer les résultats des analyses et répondre aux questions et demandes des participants. Des réunions publiques sont également organisées lors de phases charnières du chantier.
Le processus de dépollution a fonctionné en continu de mars 2023 à septembre 2024. A l’issue de cette période de 18 mois, 7 tonnes de COHV et BTEX ont été extraites des sols et des eaux souterraines.
À ce stade de la dépollution, les objectifs de réhabilitation définis à son lancement n’ont pas encore été atteints en raison notamment des caractéristiques particulières du sol. La dépollution devra donc se poursuivre selon un procédé actuellement à l’étude.