L’introduction de la culture des pêches
Un tournant dans l’histoire de l’agriculture montreuilloise s’amorce durant la période moderne, au XVIIe siècle, avec l’introduction de la culture de pêchers en espalier, dite du « palissage à la loque », le long de murs de plâtre. On ne peut affirmer avec certitude ni où, ni quand, ni comment, ni qui s’y est livré le premier, entre Nicolas Pépin et Étienne Girardot, ni la provenance des premiers pêchers. Cependant, d’après les recherches les plus récentes, la culture des pêchers en espalier aurait été introduite au début du XVIIe siècle à Montreuil. Elle devient l’une des principales sources de richesse de la ville et plus de 400 variétés de pêches y seront cultivées.
Le livre de Montreuil aux pêches
Les fastes de Montreuil-les-pêches
Différents auteurs des XVIIIe et XIXe siècles ont rédigé des écrits sur la méthode de culture des pêches à Montreuil. Parmi eux, l’abbé Jean-Roger Schabol, Élie-Abel Carrière, Alexis Lepère, Jean Mozard, Hippolyte Langlois et Éloi Johanneau.
L’abbé Jean-Roger Schabol dans ses écrits évoque l’un des savoir-faire emblématiques des cultivateurs montreuillois : le marquage des pêches. Des dessins (figurines, armoiries ou portraits de souverains) découpés dans du papier sont fixés sur les fruits à l’aide de bave d’escargot. Le papier sert de pochoir et empêche le soleil de colorer le fruit au moment de sa maturation. Cette technique généralisée au XIXe siècle a été redécouverte en 2004 par la Société régionale d’horticulture de Montreuil (SRHM).
Le blason
Durant l’Ancien Régime, la ville de Montreuil ne possède pas d’armoiries, car elle appartient au domaine royal et aucun document, dans les archives, n’en décrit. Les pêches, fruits ayant fait la richesse de Montreuil, sont représentées sur le blason de la ville adopté officiellement le 9 juillet 1942, durant la période de l’occupation allemande. Toutefois, d’autres blasons sont utilisés par la ville quelques années avant l’adoption du blason officiel. Le dessin est de Robert Louis (1902-1965), héraldiste, qui de 1943 à 1965, dessine un grand nombre de blasons de villes et de départements français. Il donne la description suivante de ce dessin :
« D’azur au chevron d’or sommé d’une fleur de lis du même, accompagné de trois pêches d’or, tigées et feuillées d’argent ». […] Ornements extérieurs : « l’écu [support physique du blason] timbré de la couronne murale à trois tours crénelées d’or est soutenu par deux branches de laurier au naturel liées de gueules [rouge], rappelant les couleurs de la ville : vert et rouge ».
La fleur de lys rappelle le baptême de Charles V et celui de sa femme, Jeanne de Bourbon, à l’église Saint-Pierre-Saint-Paul à Montreuil, ainsi que les privilèges accordés aux Montreuillois par ce roi.
Le blason est surmonté d’une couronne murale de trois tours symbolisant les remparts qui autrefois protégeaient les cités des envahisseurs.