À quelques heures de la trêve hivernale, Montreuil ne laisse pas les gens à la rue !

Solidarité

Au lendemain de leur expulsion par l’État du site de l'ex-Afpa, les travailleurs sans-papiers montreuillois ont trouvé refuge dans des locaux désaffectés. Les accompagnant depuis plus d'un an, élus et services municipaux les aident dans cette mise à l’abri.

Plus de cent cinquante repas froids, des cafetières, du lait, du pain, du beurre, une centaine de lits, des couvertures et oreillers, deux réfrigérateurs… Travailleurs sans-papiers et agents municipaux se relayent pour décharger un camion blanc, estampillé Ville de Montreuil, sur le parking d'un bâtiment désaffecté du quartier Solidarité-Carnot. Depuis hier soir, plusieurs travailleurs migrants, expulsés par l’État du site de l'ex-Afpa, y ont trouvé refuge. « Nous avons ouvert la porte et nous étions une cinquantaine à dormir sur les lieux mardi soir », raconte un représentant de la communauté, gilet orange fluo sur les épaules. Il attend désormais que le reste des résidents arrive. « Ici, les travailleurs sans-papiers sont en sécurité », affirme-t-il. Car après avoir habité un an rue du Général-De-Gaulle (ex-Afpa), près d'une centaine de travailleurs sans-papiers ont été expulsés par l’État, mardi 27 octobre, à quatre jours de la trêve hivernale. Un acte « arbitraire et inhumain », comme l'a dénoncé le maire de la ville Patrice Bessac. Plusieurs élus montreuillois étaient d'ailleurs sur place tôt le matin lors de l'opération de police.

« On ne laisse pas des personnes démunies à la rue. Nous n'allions pas fermer les yeux ! »

Il y a un an, Patrice Bessac avait réquisitionné les anciens locaux de l'Afpa pour mettre en sécurité les résidents de l'ancien foyer de la rue Bara, dans un état de délabrement avancé. Aujourd’hui, face à la décision « intolérable », de la préfecture de Seine-Saint-Denis, la ville apporte son soutien « à cette mise à l'abri dictée par l'urgence », affirme le maire. « On ne laisse pas des personnes démunies à la rue. Nous n'allions pas fermer les yeux ! », relaie Valérie Belard, directrice des solidarités de la Ville qui a apporté, avec son équipe, repas et matériels pour les expulsés. « Il s'agit du matériel d'urgence dont nous disposons au centre communal d'actions sociales (CCAS) pour faire face aux situations extrêmes », détaille la responsable. Dans une autre partie du bâtiment, les agents des services techniques et de l'atelier municipal évaluent les travaux à faire pour débloquer l'eau chaude, pendant que des jeunes migrants, comme Moussa, écrivent leurs noms sur une feuille qu'ils accrochent aux portes bleues afin de désigner leur chambre. « Je travaille comme manœuvrier sur les chantiers de la Défense. Je n'ai pas de papiers. J'étais à l'Afpa depuis le début. C'est dur d'avoir dû quitter ce lieu. Mais aujourd'hui je ne suis pas à la rue ».
 

Les expulsés de l'ex-AFPA trouvent refuge avec le soutien de la Ville

    

    

   

 
 

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