Juliette De Sierra
C’est un simple mégot de cigarette qui a allumé la mèche. Alertée par l’Alcome, un écoorganisme qui soutient les collectivités contre le jet de mégots sur la voie publique, la Ville a décidé de prendre ce sujet à bras-le-corps. Et d’étendre la démarche, en prenant un arrêté, aux autres cas d’incivilité (dépôts sauvages, bacs à poubelles sortis en dehors des horaires de collecte, déjections canines, etc.) qui pourrissent le quotidien des habitants et des agents municipaux.
Cet acte administratif, qui fixe les règles communales de la propreté sur l’espace public et qui a été signé au début du mois de décembre, autorise désormais la municipalité à verbaliser les fauteurs de troubles. "Le développement d’une dynamique de changement des pratiques des usagers en matière de dépôts sauvages, de salissures de rue et de réemploi doit permettre non seulement d’améliorer le cadre de vie, mais aussi de réduire les coûts de traitement des déchets", estime Luc Di Gallo, maire adjoint délégué à la ville zéro déchet. "Ce nouvel outil nous permet de clarifier les règles et les usages, renchérit Loline Bertin, maire adjointe à la tranquillité publique. Une ville plus propre étant dans l’intérêt de tous, il nous fallait nous doter de moyens d’actions pour ôter le sentiment d’impunité que certaines personnes éprouvent et, par là même, intervenir plus efficacement sur ces problématiques persistantes."
Une déjection canine non ramassée : 135 €
Car si, au cours de ces trois dernières années, des chantiers importants ont été engagés tant par Est Ensemble – gestion des déchets sur le territoire – que par la Ville – mise en place de procédures et de moyens nouveaux –, le nombre de signalements par les habitants n’a pas réellement diminué. Après avoir renforcé la lutte contre les dépôts sauvages, véritable fléau à Montreuil (de 250 points noirs en 2020, la ville est passée à 25 aujourd’hui), la seconde étape porte désormais sur les déchets du quotidien.
L’arrêté municipal liste notamment les mésusages de la collecte des ordures ménagères, les salissures de rue (du mégot jeté à la déjection canine non ramassée, en passant par les déversements de liquides polluants dans les caniveaux), les tags et les affiches sauvages. Ainsi ont été établis des forfaits qui correspondent à chaque type d’infraction. Pour un dépôt sauvage, une entreprise devra s’acquitter de 1 280 € (majoration en fonction du volume et de la présence ou non de produits polluants), tandis qu’un particulier devra payer 135 € pour une première verbalisation, puis 150 et 320 €. Pour une déjection canine non ramassée ou un jet de mégot de cigarette, ce sera aussi 135 €. Des salissures dans un rayon de 20 mètres autour d’une habitation ou d’un commerce ? 140 €. Bien sûr, avant de verbaliser, la brigade propreté ne manquera pas, comme elle le fait déjà, de sensibiliser la population.
Grégoire Remund dans Le Montreuillois n°190