Ce mardi 1er février, se déroule au cinéma public Le Méliès de Montreuil une projection (18h) suivie d'un débat (19h45) autour du film Debout les femmes de François Ruffin.
L'occasion pour la Ville de Montreuil de réaffirmer sa détermination en faveur de tous les métiers du soin à la personne et notamment ceux qui garantissent la scolarisation des enfants en situation de handicap. Montreuil plaide aux côtés de toute la communauté scolaire pour le renforcement des moyens humains et financiers que l’Éducation Nationale consacre à cette obligation légale.
Montreuil réaffirme également son engagement à défendre une amélioration des conditions de travail des personnels d'Accompagnement des enfants en situation de handicap, les fameux AESH.
Patrice Bessac, maire de Montreuil, est convaincu, à l'appui de nombreuses observations et d'études que l'accueil des enfants en situation de handicap dans les salles de classes est bénéfique autant pour l'enfant lui-même que pour ses petits camarades d'école :
« Permettre l'accueil des enfants en situation de handicap dans les classes c'est leur redonner de la dignité, les élever au même rang que les autres élèves, les faire gagner en autonomieet les stimuler dans leur apprentissage. Cette démarche est profitable à tous, y compris aux autres élèves qui apprennent ainsi à vivre avec les différences de l'autre et gagnent en tolérance en rejetant les pratiques discriminatoires et d'exclusion ».
De nombreux élèves sans AESH
Cette intégration des enfants en situation de handicap se heurte cependant au manque de moyens financiers et humains déployés par l’État pour mettre en œuvre la loi du 11 février 2005.
A Montreuil, comme ailleurs, les besoins sont énormes. A la rentrée 2021, de nombreux élèves se sont retrouvés sans AESH. De trop nombreuses familles se retrouvent ainsi sans solution. Selon les données de la CAF, en 2017, plus de 500 parents de Montreuil bénéficiaient d'une reconnaissance de la situation de leur enfant par la MDPH et plus de 1 700 adultes recevaient une allocation adulte handicape (AAH).
Cette question fondamentale du manque de moyens sera abordée au cours du débat qui donnera la parole à Sébastien Jumel, député communiste de Seine-Maritime, rapporteur en 2019, de l'enquête parlementaire sur l'inclusion des élèves handicapés dans l'école et l'université, à Patrice Bessac, maire de Montreuil, à Danièle Creachcadec, ancienne directrice d'école et conseillère municipale déléguée à la petite enfance, au handicap et à la parentalité, à des représentants de parents d'élèves en situation de handicap (notamment du Lycée Jean-Jaurès où il manque pour 5 élèves 36 heures d'AESH), à des enseignants mobilisés (école Danton)pour favoriser l'accueil de ces enfants et à des AESH (collège Solveig-Anspach) qui témoigneront de leur précarité et du difficile exercice de leur métier que leur impose la « mutualisation » de leur mission qui les oblige à disperser leur force et à émietter leur temps de travail entre plusieurs enfants, plusieurs classes, plusieurs établissements !
Saisine de la Défenseure des droits
A Montreuil des collectifs de parents se mobilisent et saisissent la Défenseure des droits pour faire appliquer les décisions de la MDPH et rendre effective l'obligation de scolarisation de ces enfants. Ils agissent ensemble pour que l’Éducation Nationale affecte les financements et les personnels nécessaires aux établissements scolaires.
« Ces auxiliaires de vie scolaire et ces AESH qui interviennent en soutien des enseignants sont indispensables pour favoriser l'autonomie des enfants et les aider à accomplir les activités quotidiennes. Le manque de moyens fait vivre une situation de rupture d'égalité des droits à l'éducation » souligne Danièle Creachcadec, ancienne directrice d'école et conseillère municipale déléguée à la petite enfance, au handicap et à la parentalité.
Dans l'intérêt des enfants et de leurs accompagnateurs, la Ville quant à elle :
- essaye de compléter le temps de travail des AVS et AESH pour leur garantir de meilleurs revenus (accompagnement des enfants lors de la pause méridienne) ;
- recrute des animateurs spécialisés (maîtrise de la langue des signes par exemple) et les forme pour que les enfants en situation de handicap puissent accéder aux centres de loisirs même s'ils n'ont pas pu être scolarisés ;
- assure la formation des assistantes maternelles et des personnels de crèche pour mieux détecter les troubles envahissants du développement des enfants ;
- permet aux ATSEM d'apprendre à connaître les enfants porteurs de handicap alors qu'ils sont encore en crèche afin de faciliter leur entrée en maternelle ;
- met en place de partenariats avec des institutions médico-sociales pour les enfants ayant de graves problèmes de motricité ;
- organise un parcours de sensibilisation au handicap pour les élèves des écoles (céci-foot, langue des signes, projections sur les discriminations, etc.) ;
- embauche un médecin pédo-psychiatre au sein de l'un de ses Centres municipaux de santé pour favoriser la pose de diagnostics précoces ;
- favorise le déploiement sur son territoire d'établissements médico-sociaux.