Emménagement de 80 ex-BARA/AFPA dans la nouvelle résidence sociale Étienne-Marcel : une nouvelle bataille remportée dans la lutte contre le mal-logement et pour la dignité des personnes
Ce jeudi 8 octobre, 80 premiers résidents de l'ex-foyer historique Bara quittent leur site d'hébergement temporaire de la rue Brûlefer pour emménager dans des studios entièrement équipés de la nouvelle résidence sociale Etienne-Marcel, à Montreuil.
Ce nouveau chapitre de la longue histoire du foyer Bara est le fruit de l'action inédite de réquisition des ex-locaux de l'AFPA (propriété de l’État) menée en 2018, avec les résidents, par Patrice Bessac, maire de Montreuil, pour mettre à l'abri près de 300 travailleurs migrants qui vivaient dans des conditions indignes et dangereuses et pour obtenir la démolition-reconstruction du foyer Bara désormais presque totalement déconstruit.
« Aujourd'hui comme hier, face au logement insalubre et inhabitable, la mise à l'abri est un devoir d'humanité car, la sécurité et la dignité des personnes doivent prévaloir sur toute autre considération » souligne Patrice Bessac, maire de Montreuil et président de l'EPT Est-Ensemble qui ajoute que « pour celles et ceux qui ont connu Bara, l'arrivée dans la nouvelle résidence sociale de la rue Étienne-Marcel est un changement fondamental de cadre de vie ».
En 2018, le Foyer Bara faisait l'objet depuis plusieurs années d'un projet de rénovation-reconstruction, assorti d'un protocole signé en 2013 qui prévoyait le relogement temporaire des résidents par l’État, durant la période de travaux de nouvelles résidences sociales : celle de la rue rue Étienne-Marcel (120 places livrées ce 7 oct.), de la rue Émile-Zola (90 places à venir), celle qui sera rebâtie sur l'ancien foyer Bara et celles de la rue des Hayeps (42 pl.) et de la rue Voltaire (120 pl.) livrées en 2016. Mais à l'automne 2018, malgré un travail permanent des services de la ville de Montreuil, l’État, pourtant seul compétent en la matière, ne proposait aucune avancée.
Face au péril grave et imminent que présentait le foyer Bara, Patrice Bessac, maire de Montreuil, a dû prendre un arrêté de fermeture pour mettre à l'abri près de 300 résidents. Une décision de Patrice Bessac dont le Tribunal Administratif de Paris confirmait le bien-fondé en jugeant que le foyer Bara menaçait « de s’effondrer et de prendre feu à tout moment ainsi que d’occasionner d’importants dommages aux riverains et à ses occupants ».
Cet acte fort de procéder à la réquisition d'un bien de l’État pour mettre à l'abri plusieurs centaines de personnes et qui aboutit aujourd'hui à ces relogements pérennes, était une première dans l'Histoire du droit français.
Pour le Maire et la majorité municipale ainsi que les nombreux Montreuillois mobilisés, il était hors de question de prendre un risque équivalent à celui qui a mené à la catastrophe de la rue d'Aubagne à Marseille.
A l'automne 2019, soit un an après la réquisition, l’État décidait d'expulser les occupants des locaux de l'AFPA réquisitionnés au risque de recréer des situations de grande précarité. Grâce au travail mené par la mobilisation du Maire et des élus, celles des habitants, des résidents, des services de la ville (accompagnement, diagnostic social, visites médicales, séances de vaccination, cours de français) et de l’État, 250 personnes (soit 100 de plus que prévu dans le protocole de 2013) ont pu être relogées décemment, rue Brûlefer, dans des locaux provisoires bâtis à cet effet, par Coallia, à la demande de l’État, en attendant la reconstruction du foyer Bara et des autres sites de « desserrement » dont celui de la rue Etienne-Marcel qui ouvre ce jeudi 7 octobre 2020.
Les valeurs qui ont guidé l'action de réquisition du Maire ont ouvert une piste de dialogue avec l’État qui aboutit aujourd'hui à ce dénouement positif pour les résidents même s'il reste encore de nombreux travailleurs à reloger.
Montreuil se félicite de cette issue et restera vigilante et mobilisée pour que tous les résidents de l'ex-foyer Bara soient traités avec respect et humanité.
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