En 2025, nous célébrons les 30 ans de la coopération décentralisée franco-palestinienne. Un anniversaire qui aurait dû être celui de l’espoir renouvelé. Celui d’un partenariat né dans le sillage des Accords d’Oslo, lorsque l’on croyait à une paix rapide, à la reconnaissance mutuelle, à deux États vivants côte à côte, en sécurité. À cette époque, le Fonds de coopération décentralisée pour la Palestine voyait le jour, impulsé par Cités Unies France, pour accompagner les premiers jumelages, les premiers projets et les premiers ponts entre nos collectivités et les villes de Gaza, Ramallah ou Jérusalem-Est.
Mais aujourd’hui, que reste-t-il de cet espoir ? Gaza est devenue un cimetière. Gaza est soumise à un blocus depuis des années, et depuis des mois, à des bombardements constants, à la famine organisée et à l’éradication délibérée de sa population. Depuis le 2 mars, l’aide humanitaire est bloquée. Les convois sont stoppés, autorisés seulement « au compte-goutte », comme si la survie d’un peuple était une variable diplomatique.
Dans le silence assourdissant de la communauté internationale, le gouvernement israélien, dirigé par Benjamin Netanyahou, poursuit son entreprise de destruction totale de la bande de Gaza, sans entrave, sans sanction et au mépris des voix qui s’élèvent en Israël où les manifestations pour la fin de la guerre se multiplient. La vie des Palestinien·ne·s lui est indifférente. Son objectif est clair : tuer et déplacer massivement la population, sans que les démocraties occidentales ne haussent vraiment la voix. C’est un nettoyage ethnique.
Les prochains jours à Gaza seront, après des mois de guerre intense et des décennies de colonisation, parmi les plus violents. La volonté de Benjamin Netanyahou de prendre le contrôle total de la bande de Gaza, après avoir déjà bloqué l’aide humanitaire, plonge la population civile dans une situation d’une cruauté extrême. Des milliers de nourrissons sont menacés de mort et des centaines de milliers de Palestinien·ne·s - dont plus de la moitié sont des mineur·e·s - risquent de succomber dans les jours et semaines qui viennent. Affamer, priver d’eau, priver de soin et attaquer des populations à cette échelle, c’est l’horreur. N'en déplaise à Emmanuel Macron qui se refuse toujours à qualifier la situation sans ambiguïté, ces actes correspondent précisément à la définition du crime de génocide selon la convention des Nations Unies. Celui-ci doit immédiatement cesser et tout doit être fait pour mettre un terme au massacre du peuple palestinien.
Alors que la Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt contre Benjamin Netanyahou pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, cette initiative historique est accueillie par un silence embarrassé. Aucune suite concrète. Si certains pays occidentaux - mais pas la France - ont affirmé leur soutien à la décision de la CPI, l’impunité reste la règle, même lorsque les mécanismes du droit international se mettent en marche
Seul le droit international doit prévaloir, au nom de la dignité humaine, car aucune paix ne pourra émerger sans la reconnaissance pleine et entière de l’État de Palestine aux côtés de l’État d’Israël, seule base d’une paix juste et durable. Le traitement inhumain de populations civiles palestiniennes par le gouvernement le plus extrémiste qu’Israël ait connu, doit cesser.
Face à cette situation, notre Ville, engagée dans la coopération décentralisée avec la Palestine, ne peut pas rester silencieuse.
Nous sommes adhérent·es au Réseau de coopération décentralisée pour la Palestine (RCDP), et à ce titre, nous avons une responsabilité politique, morale et humaine. Ce réseau, depuis 2003, mobilise les collectivités territoriales françaises autour de projets concrets, mais aussi d’un plaidoyer pour les droits humains, pour la justice et pour la paix. Nous l’avons fait. Nous devons continuer à le faire.
Il est temps de réaffirmer clairement notre position.
Nous réaffirmons notre attachement à la poursuite de la coopération décentralisée avec les territoires palestiniens, à Jérusalem-Est, en Cisjordanie, et partout où cela est encore possible malgré les destructions.
Nous affirmons notre engagement pour la solidarité internationale, la justice, le respect du droit international et des droits humains.
Nous nous joignons à l’appel croissant de la société civile, d’ONG, de villes, de responsables politiques à travers l’Europe et au-delà, pour la reconnaissance pleine et entière de l’État de Palestine, condition sine qua non d’une paix juste et durable, dans le cadre d’une solution à deux États.
Nous interpellons le gouvernement français pour qu’il cesse de soutenir, directement ou indirectement, un gouvernement qui viole continuellement le droit international et pour qu’il suspende l’accord d’association entre l’Union Européenne et Israël tant que ces violations se poursuivent.
Nous appelons à des sanctions économiques, financières et diplomatiques contre les agissements du gouvernement d'Israël.
Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat et permanent à Gaza et à la levée complète du blocus pour permettre l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire.
Nous appelons à la reprise des négociations pour arrêter les massacres, faire respecter les droits des Palestinien.ne.s et libérer les otages israéliens.
Notre engagement municipal n’est pas symbolique. Il est profondément politique. Il trace la frontière entre l’indifférence et la dignité en refusant la déshumanisation et le tri entre les morts acceptables et ceux qui dérangent.
Aucune paix ne pourra émerger sans justice. Aucune justice ne pourra exister sans reconnaissance. Et aucun avenir n’est possible sans que le peuple palestinien puisse vivre libre, digne et souverain. Notre silence serait une abdication. Notre parole, un devoir.
Face au génocide en cours et à la violence déchaînée par Benjamin Netanyahou, la France doit agir immédiatement pour empêcher la destruction totale du peuple palestinien et faire respecter son droit à l’auto-détermination.
La municipalité de Montreuil
Montreuil rassemblée,
Montreuil socialiste,
Les écologistes - Montreuil écologie,
Montreuil unitaire sociale et écologique / L’APRES,
Génération.s Montreuil écologie et solidarité,
Montreuil insoumise