Le kick-boxing s'invite dans le dispositif garde la pêche

Sous les lambris du gymnase Diderot 1, Omar Bouadla, président du club ASCM (Association des Sports de Contact de Montreuil), est dans les starting-blocks. Il est 10 heures. Et en ce dimanche 7 novembre, son collègue éducateur Amine et lui s’apprêtent à accueillir deux heures durant les élèves qui vont participer au cours de kick-boxing dans le cadre du dispositif Garde la pêche, saison 4.
L’événement est double. D’abord, parce que cette opération (pendant automnal et hivernal de Sport dans les parcs) menée par la municipalité, qui permet de pratiquer un sport gratuitement et de manière encadrée dans les gymnases de la ville tous les dimanches matin, reprend du service en présentiel après un an d’interruption en raison de la crise sanitaire.
Ensuite, parce que l’activité kick-boxing, qui remplace cette année le taï-chi, figure pour la première fois au programme. « Pour cette première séance, on commence doucement et par le basique », annonce Omar, d’autant que toutes les participantes (le public est à une exception près exclusivement féminin ce matin-là) sont novices. Il ne faut dégoûter personne – on vient ici pour prendre du plaisir, trouver une sensation de bien-être – et prouver que ce sport de combat est accessible à tous, même si on manque de condition physique.» «Travail» et «assiduité» sont donc les maîtres-mots.

Enrichir l'offre

Le fait que le kick-boxing ait pu intégrer un dispositif comme Garde la pêche permet de gommer au passage l’idée reçue selon laquelle ce sport pieds-poings, très populaire en France et qui vient d’être reconnu discipline olympique, est violent. «On n’est pas sur du free fight mais sur un sport technique, codifié et très encadré. Tous les coups ne sont pas permis», rappelle Omar. Classé dans la catégorie des boxes pieds-poings, le «kick» s’est développé au Japon et aux États-Unis dans les années 1960. Pour la partie «poings», il s’inspire principalement de la boxe anglaise. Pour la partie «pieds», il puise dans des techniques utilisées dans le karaté et la savate boxe française, entre autres.

Avec cette nouvelle activité, l’objectif, pour la direction des Sports, est d’enrichir et diversifier une offre qui comprend par ailleurs le yoga et le renforcement musculaire. Pour l’ASCM, qui a perdu quelques adhérents ces deux dernières années en raison du Covid et s’inscrit dans l’opération Garde la pêche à titre bénévole, c’est l’occasion de se faire connaître et de susciter des vocations. En attendant, sur le tatami, la fin de la séance a sonné. Les kick-boxeuses en herbe sont à bout de souffle mais ont le sourire. Après un échauffement rigoureux assuré par Amine, elles ont enchaîné – munies de gants et de protège-tibias – coups de poing directs et coups de pied circulaires. «C’est fatigant mais qu’est-ce que ça défoule ! » entend-on dans la salle.

Grégoire Remund - Le Montreuillois n°127