Armand Gatti, né en 1924 d’un père éboueur et d’une mère femme de ménage, aura été un des auteurs et dramaturges français les plus prolifiques de la deuxième moitié du XXe siècle.
Il laisse une œuvre théâtrale et poétique considérable. Il a mené un travail artistique engagé évoquant la Résistance, les camps d’extermination et les figures des Révolutions de par le monde.
Censuré en 1967 pour sa pièce La Passion du Général Franco, il décidera dès lors de sortir des circuits classiques du théâtre et de monter des pièces qui intègrent jeunes et exclus ("ses loulous" comme il les appelait) qu’il fera travailler avec les professionnels du spectacle pour des représentations exceptionnelles dans lesquelles la poésie sera toujours présente.
En 1986, le Département de la Seine-Saint-Denis et son président d’alors, le communiste et résistant Georges Valbon, lui propose de se poser avec sa "tribu" à Montreuil, dans la Maison de l’arbre, anciens locaux des studios de Georges Méliès.
Il fait de ce lieu un espace mêlant événements artistiques, poétiques, politiques où se croisent de très nombreux acteurs emblématiques des alternatives aux modèles dominants.
Attachant et chaleureux, il promenait sa silhouette, toujours de noir vêtue, dans la rue du Capitaine Dreyfus où il aimait entrer en conversation passionnée avec les jeunes artistes qui souhaitaient se frotter à son écriture exigeante. Spectateur curieux de tout ce qui se faisait à la Maison de l’arbre, il y lisait encore récemment des pages entières de ses textes poétiques avec fougue et passion.
Il laisse dans le milieu théâtral et intellectuel ainsi qu’à Montreuil, une trace indélébile.
Patrice Bessac, maire de Montreuil et la Municipalité présentent à sa famille et à ses proches leurs plus sincères condoléances.
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