Chères Montreuilloises, chers Montreuillois,
Le jeudi 16 novembre, à l’occasion de la journée de grève nationale organisée à l’appel de plusieurs syndicats, nous avons décidé, avec l’ensemble des élus de la majorité, de suspendre pour un jour l’activité de tous les services municipaux de la ville de Montreuil.
Cette décision inédite, nous la prenons avec gravité, animés par un sentiment d’urgence et conscients des difficultés qu’une telle démarche provoquera dans votre organisation professionnelle et familiale.
Vous l’expérimentez au quotidien,les missions du service public local sont nombreuses et essentielles : construction d’écoles et de crèches, entretien des équipements publics, actes administratifs, accueil périscolaire, mission de santé avec nos centres municipaux, propreté, accès au sport, aux loisirs et à la culture pour tous, solidarités...
Ces missions tellement nécessaires à la vie quotidienne et que les agents du service public de Montreuil remplissent avec compétences et convictions sont, aujourd’hui, menacées par les nouvelles annonces du Président de la République.
Ces cinq dernières années 11 milliards d’euros ont déjà été soustraits par l’État aux collectivités locales. Tous les maires de France ont dû faire des choix draconiens : réorganisation des services publics, reports de projets d’investissements, baisse des subventions, réduction de la masse salariale. Montreuil n’a pas été épargnée.
Depuis 2012, l’État a privé notre budget communal de 28 millions d’euros.
Aujourd’hui, nous ne pouvons plus accepter les économies de 13 milliards d’euros demandées par le Gouvernement sans mettre en danger les services publics de notre ville.
C’est au nom d’une dette nationale importante et des critères de Bruxelles que le Président de la République exige ces nouveaux sacrifices. Ils nous apparaissent dangereux et injustes.
Ils sont d’autant plus insupportables que nous découvrons au travers des "Paradis Papers" que les plus grosses fortunes françaises ne paient pas leur dû à la collectivité dont elles utilisent pourtant tous les moyens humains et structurels. On évalue à 600 milliards d’euros les avoirs français cachés dans les paradis fiscaux.
Cette situation appelle une riposte. Montreuil n’est pas seule dans cette contestation. Partout en France, des maires de toutes tendances politiques ont exprimé leur désarroi et leur colère face à un État qui tente le coup de force contre les communes accusées de tous les maux. La logique n’est pas seulement française. Elle est européenne. En Espagne, en Grèce, en Allemagne comme en France,elle vise à éloigner toujours plus les citoyens des décisions prises par des structures de plus en plus technocratisées, au service d’impératifs économiques très éloignés de l’intérêt général.
Notre réponse citoyenne doit être ferme et collective. Elle est indispensable pour continuer à faire de notre ville une terre de solidarités et de justice sociale.
Sans votre intervention les choses ne changeront pas.
Je compte sur votre présence devant l’Hôtel de Ville, à nos côtés, le 16 novembre prochain à 11h30 pour faire entendre la voix de Montreuil et notre volonté commune de sauvegarder, dans notre ville, un service public de qualité.
Soyez assurés, Madame, Monsieur, que nous sommes plus que jamais déterminés à défendre les intérêts de Montreuil et de ses habitant-e-s.
Patrice BESSAC> télécharger le courrier (pdf)> Lire aussi l'article listant les services & établissements concernés, ainsi que les raisons de la mobilisation