Industrie et agriculture
Les deux statues installées depuis 1945 sur le parvis de l’actuelle mairie témoignent de la coexistence de l’agriculture et de l’industrie à cette époque. L’une, réalisée par le sculpteur Lucien Gibert, représente l’agriculture et s’intitule : l’Horticulture, la Jardinière ou le Jardinage. L’autre est l’œuvre d’Édouard Manchuelle et présente une figure de l’industrie dite le Fondeur ou l’Ouvrier.
Au début du Second Empire (vers 1850), l’agriculture demeure l’activité principale et couvre 160 hectares sur les 933 hectares que compte la commune, tandis que les carrières ne représentent que 30 hectares. Cette période marque l’amorce du tournant de l’industrialisation qui, en quelques décennies, va induire une urbanisation massive et bouleverser le paysage communal.
En 1870, l’industrie montreuilloise est déjà très diversifiée. La ville compte une quarantaine d’usines qui se répartissent autour de trois branches d’activités, la chimie, les arts du feu et l’ameublement. Le quartier usinier et ouvrier du Bas-Montreuil gagne du terrain, entraînant des changements profonds pour la commune. La population montreuilloise passe de 13 000 habitants en 1872 à 32 000 en 1896. Cette augmentation s’explique principalement par l’immigration provinciale et ouvrière à laquelle font appel les industries en plein développement. Issus majoritairement de province, via Paris, et principalement de Bourgogne, les immigrés s’installent dans le Bas-Montreuil, alors appelé le Nouveau-Montreuil. Bien avant le développement de l’industrie, des ouvriers agricoles bourguignons collaboraient déjà auprès des cultivateurs montreuillois.
En 1878, Montreuil s’illustre à l’Exposition universelle de Paris, avec le praxinoscope inventé par le Montreuillois Émile Reynaud, mais également avec les pêches.
Cette reconnaissance de la qualité d’une activité horticole débouche sur la création de la Société régionale d’horticulture confortant l’importance de la culture des pêches à Montreuil.
Au cours de cette période, une famille montreuilloise, les Savard, installée sur les terres depuis les années 1880, s’est investie activement dans la culture des pêches. D’autres familles ont également marqué l’histoire agricole de Montreuil, telles que les familles Aubin-Chapal, Boucot, Caliez-Graindorge…
Eloi Johanneau
Eloi Johanneau écrit à cette époque Les Fastes de Montreuil-les-Pêches.