La naissance des écoles communales
C’est en 1792 qu’est mentionnée l’existence d’une première école communale libre à Montreuil. Se créent également des écoles privées, comme celles de Mme veuve Le Preux, dont on retrouve la trace en 1805, ou celle de MM. Savart et Auvray, où garçons et filles sont séparés.
Dans les années 1820, on compte quatre écoles publiques à Montreuil, deux pour les garçons, deux pour les filles. En 1823, le maire, Charles Abraham Girard, transmet les effectifs des élèves scolarisés dans sa commune : 280 fréquentent les écoles privées, 357 les écoles publiques. Ces écoles, comme partout en France à cette époque, sont installées dans des maisons particulières, qu’elles soient publiques ou privées. La distinction entre ces deux types d’établissements est difficile, car le maire joue un grand rôle dans le choix des maîtres et transmet lui-même les directives du préfet aux écoles privées.
On ne dispose que de peu de précisions sur la construction de la première école communale. Située le long de la mairie, place Girard (aujourd’hui place Jean-Jaurès), il semble qu’elle sera terminée vers 1840. En 1862 la municipalité tente de résoudre le manque d’école publique de filles dans la commune et décide d’utiliser à cet effet les locaux de l’ancienne mairie. Face à l’augmentation de la population, il faut de nouvelles écoles. Une maison est louée au 163 route de Paris (actuelle rue de Paris) pour y installer une école. L’école de garçons place Girard est reconstruite, car trop exiguë et insalubre. Une nouvelle école est située rue Lebour.
Pour les enfants d’âge préscolaire, fonctionnaient les « salles d’Asile », remplacées par les écoles maternelles instituées en 1881. La première salle d’Asile est ouverte vers 1825 par la veuve Bouchet. Cependant, le financement de son aménagement pose rapidement problème. Le 10 mai 1844, le conseil municipal envisage de doter la ville d’une salle d’Asile communale pour « donner aux petits les premiers éléments d’une instruction morale et religieuse » et retirer de la rue ceux qui y séjournent durant la journée. Les dépenses de construction sont lourdes et la commune demande des aides financières qui ne seront pas accordées. Le legs Préaux permet la construction de la salle d’Asile au 60 rue aux Ours (actuelle rue Franklin) qui sera terminée en septembre 1862 et réaménagée en 1873. Une autre salle d’asile est construite rue des Beautrieux (actuelle rue Paul-Éluard) en 1872.
Entre 1870 et 1880, se construisent ou s’aménagent des écoles qui comprennent désormais plusieurs classes et prennent la forme de groupes scolaires dans lesquels l’école de filles jouxte l’école de garçons.
En 1875, s’ouvre le groupe scolaire dit « de la Route », du nom du quartier de la route de Paris (actuelle rue de Paris). L’ensemble s’agrandit en 1882 et 1886 et comprend une école de garçons et une école de filles, au numéro 32 de la rue Arsène-Chéreau (actuelle rue Robespierre) et une maternelle contigüe, rue Voltaire.
En 1875, vient s’ajouter au 41 de la rue Voltaire, à côté de ce groupe scolaire rebaptisé Voltaire, la première crèche. Elle reste la seule crèche de la ville jusqu’à l’ouverture d’un autre établissement dit « crèche de l’Ermitage » au 19 rue Antoinette et 8 rue des Roches, en 1936.
En 1946, deux parcelles de terrains situées rue Voltaire sont acquises en vue d’un agrandissement de l’école Voltaire et en 1947-1948 le bâtiment est reconstruit par les architectes Pierre Audra et Paul Marme. Le bâtiment intègre la crèche dans son extrémité sur la rue Voltaire et abrite le collège Paul-Éluard jusqu’en 2005, année au cours de laquelle il est déplacé au 16 rue Raspail.
En 1877, le groupe scolaire du Centre remplace l’école insalubre de la place Girard. Cette école devient par la suite le groupe scolaire Pasteur, jusqu’à sa destruction en 1970 et son remplacement par le groupe Diderot au 12 rue Pépin.
En 1880, les écoles privées dites libres sont au nombre de sept et profitent des difficultés d’accueil dans le public. À partir de 1881, Montreuil se doit d’appliquer les lois scolaires Jules Ferry et notamment la gratuité, ce qui entraîne un surcroît d’inscription, ainsi que l’obligation scolaire. Or, en 1881, il n’existe à Montreuil que deux groupes scolaires : l’école du Centre et l’école de la Route. Pour tenter de répondre à cette augmentation des effectifs, l’école de la Route est agrandie et compte six classes de filles, six classes de garçons et une salle maternelle en 1887.
En 1890, un troisième groupe scolaire appelé Marcellin-Berthelot*, en hommage au chimiste français (1827-1907), entre en service aux numéros 6, 8 et 10 de la rue Colmet-Lépinay (aujourd’hui rue Marcellin-Berthelot). Agrandi en 1900, il se compose d’une école de filles, d’une école de garçons, d’une école maternelle et compte au total une vingtaine de classes. À partir de 1930, un projet de transformation et d’agrandissement du bâtiment est lancé sur les plans de l’architecte Florent Nanquette. Le collège est ouvert en 1970.
*Les deux orthographes avec un ou deux « l » peuvent être utilisés pour désigner le chimiste français Marcellin Berthelot (25/10/1827-18/03/1907). Son buste est d’ailleurs visible dans l’école. Il ne doit pas être confondu avec Marcelin Berthelot (09/10/1927- 26/09/1997) un homme politique français, député de la Seine-Saint-Denis et maire de Saint-Denis de 1971 à 1991.
En 1898-1899, le groupe Danton accueille de nombreux enfants à l’angle de la rue Danton, au numéro 127 de la rue de Rosny. Dans les années 1930, la façade est recouverte d’un parement de brique et le fronton de la partie centrale est transformé. Ce groupe comprend une école de filles, une école de garçons et une école maternelle.
En 1905, est lancée la construction d’un cinquième groupe scolaire, dit Jules-Ferry. Situé à l’angle des rues Parmentier et des Messiers, il comprend une école de filles, une école de garçons et une maternelle. Il est agrandi vers 1910.
Enfin en 1906, l’école Paul-Bert s’installe au numéro 19 de la rue.